Le Blog de Gégé

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19/06/2021

5° étape – Ax les Thermes / Bourg Madame

62 km – Dénivelé 1295 m

Levés à 4 heures du matin pour passer le col de Puymorens avant la ruée des amateurs de Pastis et de cigarettes détaxés, nous avons négocié les 1100 m de dénivelé et les 27 km d’ascension dans un calme presque absolu sur cette route pourtant réputée pour son trafic  infernal. Vers 7 heures, à l’heure où les « pastisodépendants » cuvent et où les fumeurs toussent, le sommet du col (1920 m) est atteint. Il ne nous reste alors plus qu’à nous laisser glisser vers Bourg-Madame où nous arrivons un peu transis.

Bernard est désormais intronisé Centrionaliste et pour ma part, je pourrai ranger un cinquième carton estampillé dans la boîte à chaussures où s’empilent les souvenirs authentifiés de mes randonnées.

Pour marquer son passage dans cette ville frontalière, Bernard n’hésite  pas à transgresser les règles anti-Covid en mettant un pied, ou plutôt une roue en Espagne. Mais comme il n’est pas franchement hardi, il choisit de laisser une roue en France afin de pouvoir entreprendre prestement un repli stratégique au pays dans l’éventualité ou un policier zélé de la « Guarda civile » déciderait de poursuivre ce contrevenant étranger.

Après cet intermède, nous rebroussons chemin pour rejoindre la gare internationale de Latour-de-Carol / Enveitg (Excusez du peu, mais c’est ainsi qu’elle est partout annoncée par une abondante signalétique).

La particularité de cette gare internationale, qui semble vouloir se hisser au niveau de celle de la Canfranc, (autre gare pyrénéenne internationale où n’ont circulé un temps que quelques tortillards avant d’être définitivement fermée) est que les trains n’y circuleront pas non plus avant 48 heures au moins par suite d’un mouvement  de grève du personnel ; car aujourd’hui « Hassan Céeffe, c’est pas possible ! »


En toutes circonstances, le Centrionaliste comme son cousin le Diagonaliste doit savoir faire face à l’adversité, quitte à se montrer un peu intrusif auprès de personnes potentiellement secourables.

Armé de mon plus beau sourire (le 41 bis, celui qui fait chavirer les coeurs et se pâmer les nonagénaires en mal d’affection) je tente ma chance auprès de deux charmantes  pharmaciennes. Voyant notre détresse, elles m’autorisent à passer derrière le comptoir de l’officine pour pianoter sur l’ordinateur. Grâce à elles, je peux concocter sur Openrunner un parcours de substitution au départ de Toulouse, à condition toutefois que nous réussissions à atteindre la ville rose avant la nuit. À l’heure où je mets sous presse, rien n’est acquis…

Dans l’impossibilité de rallier Lourdes, où outre les dévotions d’usage et la bénédiction de nos montures étaient initialement prévues, notre seconde Centrionale sera en partie escamotée : pas d’ascension du Tourmalet avec les sacoches, et pas d’hommage possible à Eugène Christophe,  le « vieux gaulois », forgeron improvisé de Sainte-Marie-de-Campan et illustre champion malchanceux de plusieurs « Tour de France » du début du XX ° siècle.

Demain, par la force des évènements, ma prose vous sera épargnée. La vierge de Lourdes et Hassan Céeffe ont eu pitié de vous. Mais comme je suis en verve, je pourrai poursuivre le récit de notre voyage qui reprendra Lundi son cours normal à partir de ce qui devait être notre troisième étape.

Dans l’intervalle, nous allons visiter Toulouse et nous rejoindrons Lamagistère en remontant le canal du midi au relief nettement plus tranquille que celui du Tourmalet.

J’entends déjà la voix chaude de Nougaro évoquant la ville qu’il chérissait. Finalement, à quelque chose malheur est bon !

 

 



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