2012 – Diagonale MENTON / DUNKERQUE

Synthèse

  Trajet : Menton / Dunkerque

  Délai : 100 h

  Dates : du 9 au 13 septembre 2012
  Distance : 1222 km

  Dénivelée : 10 325 m

  Participant : Gérard Gauthier

  Homologation FFCT : 12-081
    Étapes
1 MENTON (06) / CHATEAUREDON (04) 164 km 2120 m
2 CHATEAUREDON / MONTAGNIEU (38) 259 km 2875 m
3 MONTAGNIEU / MONTBARD (21) 301 km 1920 m
4 MONTBARD / SANCOURT (80) 325 km 2630 m
5 SANCOURT / DUNKERQUE (59) 167 km 780 m

 


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Solo, mais jamais seul !

1er jour   MENTON (Alpes-Maritimes) / CHATEAUREDON (Alpes-de-Haute-Provence)

164 km – Dénivelée 2120 m


Menton : D’ordinaire, sous cette latitude méridionale, la onzième heure est plutôt celle où on s’installe à l’ombre avec un verre rempli d’un précipité jaunâtre, où tintent des glaçons.

Aujourd’hui en guise d’apéritif, sous un soleil brûlant, je gravis la longue côte qui mène à La Turbie. Lorsque j’atteins ce premier sommet, la douzaine de kilomètres d’ascension et la chaleur étouffante ont presque tari mes bidons. Sur la place du village, à la rencontre de toutes les grimpées possibles, une fontaine providentielle attire tous les cyclistes du dimanche. Tandis que je rétablis les niveaux, un condisciple casqué, remarquant mon maillot aux couleurs tourangelles, assure que le Vouvray demi-sec est son vin de prédilection. Dommage que ce pédaleur reparte vers l’autre versant ; j’aurais aimé poursuivre la conversation avec ce connaisseur qui estime, à raison, la qualité des vins tranquilles de Touraine.

De l’autre coté, la route plonge vers la Trinité. La veille, je suis venu reconnaître les lieux pour éviter de perdre du temps à chercher mon chemin dans cette zone de la périphérie niçoise. Au pied des immeubles du quartier de l’Ariane bardés de paraboles, je croise quelques habitants de ce ghetto urbain situé à quelques encablures des lieux huppés de la Côte d’Azur fréquentés par le gotha. Les mises en garde répétées sur la dangerosité supposée de certains autochtones, qui pratiqueraient le vol à la portière, contribuent à faire grimper un instant mon taux d’adrénaline. Mais à cette heure, en traversant ce quartier de bannis, il ne se passe rien… Il est vrai que mon vélo n’a pas de portière !

À l’apéritif, lorsque la chaleur s’installe, la deuxième tournée ne tarde pas à venir : pour celui qui a choisi la sobriété, une seconde montée d’une douzaine de kilomètres agrémentée d’une exposition de statues en bordure de la route à l’entrée de Tourette-Levens, vient confirmer que cette Diagonale sera relevée.

Après une courte pause-repas à Aspremont, je dévale vers la vallée du Var. Le vent favorable m’accompagne pendant une quinzaine de kilomètres jusqu’au défilé étroit laissant à peine passer la route et la rivière. Au-delà des tunnels de la Mescla, la route oblique nettement vers l’ouest. À partir de là et jusqu’à la tombée de la nuit, je sais que seule la force animale pourra venir à bout de la dénivelée. Redoutant de voir la bête soudain rétive à l’effort, je l’encourage avec une pinte bien fraîche dans un estaminet dont l’enseigne signale une pression convenable.

Vers Puget-Théniers, le train des Pignes s’annonce en sifflant à l’approche du passage à niveau. Des touristes et des personnes en costumes traditionnels m’adressent un salut amical. Un peu plus loin, la citadelle d’Entrevaux ravive les souvenirs, pas si lointains, de la découverte de la route Napoléon au terme de la Diagonale Brest / Menton.

À partir des Scaffarells, la route s’enroule et se déroule en corniche entre les mélèzes accrochés aux flancs de parois escarpées. Par des trouées, j’entrevois par endroits un torrent lointain. Dans la montée vers le col de Toutes Aures, je sens venir le soir et la quiétude qui l’accompagne. Au rythme lent et régulier du pédalage de l’ascension succède la descente rapide vers le lac de Castillon.

Le col des Robines, une bosse à peine perceptible à la sortie de Saint-André-des Alpes se laisse avaler en trois coups de pédales. Encore une bonne heure de route et j’atteins Chateauredon à la nuit tombée.

 

2ème jour     CHATEAUREDON (Alpes-de-Haute-Provence) / MONTAGNIEU (Isère)

259 km – Dénivelée 2875 m


Malgré l’heure plus que matinale et pour tout dire nocturne du départ [1], l’hôtelière a tenu à préparer le petit déjeuner. Tandis que je beurre les tartines, la dame prépare déjà une lessive. Je la remercie, gêné de l’avoir privée d’un repos que je devine mérité.

Deux heures de pédalage nocturne, par le Chaffault-Saint-Jurson et Volonnes me conduisent aux portes de Sisteron. Dans le café qui vient d’ouvrir où je suis pour l’instant le seul client, le patron s’affaire entre le bar et la cuisine. Pour lui, la semaine commence. Du fond de sa cuisine, je l’entends appeler « Gauthier !» [2].

Une seconde fois, j’entends plus distinctement sur un ton qui n’appelle pas la contestation « Gauthier ! ».

Puis un client entre dans le café et lance un « Salut Gégé ! » [2].

Et de nouveau, cette fois avec presque un ton de reproche, le patron remet ça : « Gauthier !!! ». Je me pince, j’ai dû oublier de me réveiller … Ne serais je pas en train de cauchemarder ?

Mais non, l’heure des rêves est passée : le feu rouge clignotant à l’arrière de mon casque posé sur le bar, la frontale allumée, le vélo garé sur la terrasse, tout à l’air bien réel.

L’explication ne tarde pas à venir lorsque j’aperçois  « Gauthier » frétiller de la queue en regardant son maître.

J’annonce mon patronyme au cafetier qui comprend alors la méprise sur celui que je croyais être un homonyme à quatre pattes ;  car « Gucci », prononcé à l’italienne avec l’accent de Haute-Provence, devant un cycliste aux esgourdes ensablées sonne étrangement comme mon nom.

« C’est un gentil chien de chasse, un Jagdterrier, il n’aime pas qu’on l’embête » précise Gérard, le patron chasseur.

L’accoutrement du client et la plaque de cadre ont suffi pour que la conversation prenne rapidement un tour vélocipédique. Et, lorsque vient le moment de régler les deux cafés bus pendant cet intermède, le patron chasseur se proclame « sponsor ». Malgré mon insistance, il refuse que je lui règle les consommations. Le vélo rapproche les hommes, c’est certain. Pourvu qu’il n’éloigne pas les femmes !

Au-delà de l’échangeur de Sisteron, la route tranquille se faufile entre les vergers de pommiers et de poiriers étalés jusqu’au pied d’un petit promontoire, coiffé par le village de Thèze. Dans les lointains une barre continue de reliefs bleutés par la lumière matinale se profile : c’est le menu du jour.

Quelque part entre le pont sur la Durance et Plan-de-Vitrolles, Robert Isoard[3] me rejoint.

Pour l’heure, en attendant de pouvoir me vanter d’avoir vaincu l’Izoard[3], je me contente d’essayer de le suivre… car malgré ses soixante-dix ans, mon compagnon de route a un sacré coup de pédale ! Tandis que la route s’élève, nous parlons de tout, de rien, de ces moments de bien-être passés sur les routes d’ici et d’ailleurs.

Café et pain d’épices. Merci Robert !

Neuf heures et demie : au bureau, c’est l’heure de la réunion quotidienne avec mes collègues pour le rituel du café ; au sommet du col d’Espréaux, un officiant en tenue cycliste célèbre la cérémonie du « petit noir ». Là-bas, la cafetière à expresso, ici, la bouteille thermos et partout l’essentiel : la convivialité.

La descente rapide vers la vallée du petit Buëch, nous oblige à interrompre la conversation. Avec la vitesse, je sens perler les larmes sur les joues. Puis le profil s’apaise un moment jusqu’au croisement de la route de Gap.

L’ascension du deuxième col de la matinée débute par une montée régulière sur une route posée au flanc d’une large vallée tapissée de galets. Dans ce paysage de rocaille et de forêt, on devine malgré les conditions clémentes du jour, la rudesse du climat : l’homme a définitivement renoncé à s’installer ici. Plus haut, juste avant d’entrer dans un tunnel, nous nous arrêtons un instant sur le pont enjambant cette rivière de galets. En face, les forêts viennent mourir comme une vague sur les pentes des chaînons dénudés dominés par la silhouette du pic de Bure.

En bonne compagnie, la difficulté de l’ascension s’estompe. Nous voilà déjà au col du Festre, porte d’entrée vers les Alpes du Nord. L’unique café est fermé. Alors, avant de nous séparer, nous trinquons à l’eau claire après avoir rempli nos bidons à la fontaine au sommet du col. Trois heures et quelques de chevauchée commune auront suffi à révéler une complicité qui sur une plus longue route pourrait déboucher sur une vraie amitié.

Je fais halte à Saint-Disdier, seul endroit où je peux trouver un restaurant avant longtemps. Dans une auberge posée au bord d’un étang, dans un décor grandiose de forêts et de falaises, je déjeune en terrasse. À la table voisine un couple peu porté sur la discrétion a pris place. Malgré ma surdité naissante, je profite de la conversation. La dame enamourée de fraîche date est sous le charme de ce quinquagénaire, sûr de lui, qui pour marquer sa supériorité de client se montre hautain et exigeant avec la serveuse. Sa dulcinée glousse à chaque « trait d’esprit » qu’il assène. La belle proclame son souhait de commémorer désormais tous les seize du mois un évènement important de leur idylle. Le monsieur prudent rajoute « pendant un an ! ». L’amour a ses limites …

La lecture de la carte des vins lui permet d’étaler sa science œnologique. Mais par précaution, avant de passer commande, Don Juan décrète que le meilleur vin est celui bu à la maison. Sa conquête acquiesce et demande le plat du jour avec le carburant de l’amour : une bonne carafe d’eau fraîche.

J’abandonne les vieux tourtereaux …

La route en pente douce s’enfonce dans le silence d’un paysage d’une beauté sauvage, entre des parois abruptes qui se resserrent vers le défilé de la Souloise. Par endroits, on devine la lutte des hommes pour se frayer un passage dans ces étroits : là un tunnel, plus loin des murs surplombant la cime des arbres et des parois rocheuses corsetées avec des filets d’acier. Passé ces balcons sinueux, une forêt de mélèzes offre quelques échappées vers la vallée de la Souloise. Au débouché sur le plateau, la longue ligne droite bordée de prairies précédant Pellafol, paraît presque incongrue dans ce décor montagnard.

Cheminer sur cette route entre Devoluy et Trièves me ramène, trente ans en arrière, à nos premières vacances en couple. En redécouvrant les lieux, j’essaye de me rappeler le prochain village, Cordéac, de me remémorer des lieux plus insignifiants encore et raviver les détails qui finissent par constituer des souvenirs. J’ai beau solliciter très fort les méninges, seule me reste l’image de L’Obiou surgissant au bas d’une épingle de la route.

À Saint-Sébastien, je ne parviens plus à situer l’endroit pourtant proche où nous logions. Je me souviens seulement du bonheur de ces premières vacances avec notre premier enfant qui ne marchait pas encore.

Dans la descente en lacets plongeant vers le pont de Possonas, j’aperçois un bouquetin juché sur un parapet. L’animal – il se peut que ce soit une chèvre – me toise un instant avant de disparaître.

L’Obiou – 2789 m – Sur la route de Cordéac (Isère)

Après une longue remontée sous un soleil ardent, j’arrive à La Mure. Dans un bar, je demande à la patronne de me tamponner, ou plus exactement de tamponner le carnet de route. Mais la maîtresse des lieux n’est pas du genre à délivrer le précieux Sésame sans recevoir d’explications. Avec la mine d’un douanier soupçonneux, elle compulse chaque page du document et examine les phrases énigmatiques du délégué fédéral. Je dois me justifier :

        – « D’où venez vous ? Où allez vous ? Avec qui ? Depuis quand ? Et comment ? »

Laconique, je réponds :

        – « Menton…Dunkerque… Solo (et mio) … Dimanche… À vélo… » »

La dame, finalement plus étonnée que suspicieuse, délivre son visa et me demande de lui adresser une carte à mon arrivée. Parole de diagonaliste, Madame, bonnes ou mauvaises vous aurez de mes nouvelles.

La route d’abord en plateau jusqu’à Notre-Dame-de-Commiers, plonge rapidement vers l’agglomération grenobloise. Cambré dans une position qui se veut aérodynamique, les mains posées sur les freins, je me laisse emporter en négociant à toute allure les virages. Au sentiment d’excitation que procure la vitesse se mêle la crainte permanente de l’accident. Derrière, je sens les voitures collées à ma roue.

Après la progression laborieuse des dernières heures, sur des chemins pentus, perdus dans les solitudes boisées des Alpes-de-Haute-Provence et du Dévoluy, la descente à un train d’enfer sur une vingtaine de kilomètres le long de la corniche du Drac me catapulte brutalement dans la cuvette grenobloise.

À Echirolles, je m’extirpe de la jungle urbaine en bifurquant vers la passerelle du Rondeau. La piste cyclable qui longe Grenoble sur la rive ouest de l’Isère, m’a été suggérée par un diagonaliste du cru pour éviter les embarras de l’agglomération. L’allongement de parcours est largement compensé par la tranquillité de cet itinéraire fréquenté par les cyclistes urbains, les promeneurs et les sportifs. En traversant l’Isère, vers Tullins, j’ai près d’une heure d’avance par rapport à la feuille de route.

Une vingtaine de kilomètres plus loin, à Virieu, je retrouve Pascal, un ami de Tours installé depuis quelques années dans la région. Faute de temps, il est venu à ma rencontre en voiture avec une provision de cacahuètes et des bières d’abbaye. Pascal sait comment faire avancer un âne souvent assoiffé… Venu à contresens du parcours qui reste à couvrir pour arriver au gîte, il m’indique, presque désolé, que le menu du jour comporte encore quelques morceaux de choix.

Une fois encore, je constate la haute valeur énergétique du houblon, pour peu qu’il soit consommé avec un ami et avec modération : les dernières bosses de la journée sont avalées presque avec gourmandise, en un temps record.

 

3ème jour     MONTAGNIEU (Isère) / MONTBARD (Côte-d’Or)

301 km – Dénivelée 1920 m


Avant d’ingurgiter la ration kilométrique journalière, le “bitumophage” grignote quelques tartines beurrées en parlant à voix basse avec la maîtresse de maison levée nuitamment pour préparer la pitance du monstre. Décidément, l’animal est chanceux dans le choix de ses hôtesses !

À la sortie de La Tour Du Pin, j’erre un moment dans une zone commerciale à la recherche de la route de Saint-Chef avant de me résoudre à utiliser la fonction GPS du téléphone portable. Docile, je me conforme à ses ordres : cap sur la D54 pour une bonne heure au moins.

D’ordinaire, rouler avant l’aube est un des plaisirs de la diagonale et une circonstance propice à la réflexion. Au cours de ces parcours nocturnes, dans cette ambiance particulière de solitude et de silence j’ai parfois l’impression d’être en dehors du monde, dégagé de toutes les contingences du quotidien, l’esprit enfin libre, disponible pour l’essentiel. Mais aujourd’hui, ma seule préoccupation est très terre à terre, je veux franchir le Rhône, et plus loin la Saône, sans trop de retard. Au lever du jour, à l’entrée de Lagnieu, mon premier objectif est atteint, je passe le fleuve à l’heure prévue.

A l’entrée de Bourg en Bresse, un cycliste sur un antique vélo de ville m’interpelle : « Tu es diagonaliste, moi aussi … Si tu le souhaites, je te guide ». La rencontre impromptue de ce confrère pédalant, dont l’expédition du jour devait se limiter au trajet entre la boulangerie et le domicile, me vaut de traverser la ville en deux temps, trois mouvements.

Henri Desvignes avec un “ bitumophage”

Peu après avoir quitté Gérard Pomi, mon guide improvisé, je rejoins un autre diagonaliste : Henri Desvignes venu depuis les environs de Mâcon pour m’accompagner.

Un an plus tôt, sur des hauteurs dominant l’un des deux océans qui baigne à peine les rivages du Chili, à quelques encablures d’un pays où l’on parle espagnol, nos chemins se sont croisés en un lieu nommé Santiago [4]. Henri était alors en partance pour Strasbourg, d’où j’arrivais. Pour situer cette première rencontre en étant moins énigmatique et même si ce détail n’a aucune importance, je vous dirai qu’elle a eu lieu à Hendaye .

Vous penserez peut-être que je m’égare ou que je suis payé au kilomètre pour ce récit et vous aurez sans doute raison. Mais n’est-ce pas là le lot commun pour tout diagonaliste de se perdre et de ne pas dédaigner les longs détours ?

Après le pointage de Marboz, le duo mené par l’ami Henri prend son rythme de croisière. Le vent favorable aidant, la moulinette de sa randonneuse tourne à plein régime. Henri s’assure régulièrement que la cadence de progression me convient. De l’arrière, j’ai tout loisir d’admirer l’aisance de ce randonneur fluet à belles moustaches.

Un peu avant midi, nous nous arrêtons dans une brasserie de Louhans, où  nous attendent ma tante et mon oncle installés dans la région. Nous déjeunons ensemble.

La reprise avec un fort vent latéral nous oblige à redoubler l’effort, mais après Montret, la route en obliquant à nouveau vers le nord se laisse à nouveau grignoter à bonne allure. Pourtant, j’aimerais m’attarder un peu dans cette Bresse louhannaise où j’ai vécu mes vacances d’enfant à la ferme des grands-parents avant d’y revenir pour quelque temps à l’adolescence. Dans cette campagne, encore relativement préservée, depuis longtemps déjà, « les panouilles de trequis » ne sèchent plus sous les avant-toits des maisons à colombages. Les fermes qui ont subsisté ont pour la plupart été transformées en résidences secondaires par nos voisins de la Suisse romande. Dans les cours, les « aboirous » de pierre où venaient s’abreuver les vaches et les « viaux » sont devenus des bacs à fleurs. En moins de cinquante ans, une civilisation paysanne a disparu.

Après avoir joué à la locomotive sur plus de soixante dix kilomètres, l’ami Henri qui n’est pas homme à faire les choses à moitié [5], me quitte une dizaine de kilomètres après Lessard-en-Bresse.

La chevauchée solitaire dure à peine une heure, le temps de rejoindre Verdun-sur-le-Doubs et de dépasser un peu la Saône. Dans une longue ligne droite, j’aperçois un cycliste, Bernard Faivre, venu harponner le diagonaliste de passage. Aujourd’hui, notre sariste bourguignon ne rentrera pas bredouille, car la baleine annoncée fraye dans les parages à l’heure dite.

À Beaune, le sixième pointage est prétexte à une mousse. Je range mon carnet de route en songeant à cette quête effrénée de timbres humides ; ils seront un jour les seules trace subsistantes de ces folles pérégrinations. Un jour, mes enfants, ou peut-être même mes petits enfants, devront trier ces vieilleries entassés avec quelques pauvres trophées dans une boite à chaussures. Avec un peu de chance, ils évoqueront quelques anecdotes entrées dans l’histoire familiale, puis ils passeront à un autre carton.

Bernard Faivre – sariste bourguignon

Bernard, dont l’intention première était de me faciliter la traversée de Beaune, décide de pousser un peu plus loin que prévu. A deux, la montée vers Bouze-les-Beaune au travers du vignoble, dernière longue ascension de la journée, se négocie sans peine. À Bessey-en-Chaume, nos routes se séparent.

Par des chemins de campagnes déserts, je me laisse glisser vers la vallée de l’Ouche.

Le dernier tronçon de la journée, plat et roulant, est un régal pour un “bitumophage” affamé. La route agréable débute à Pont-d’Ouche, où sont amarrées des péniches. Elle longe le canal de Bourgogne, jalonné de ponceaux, d’écluses et de maisons éclusières. À l’approche de Vandenesse, je reconnais la butte du château de Châteauneuf dont la sévère grimpée, au printemps dernier, m’est restée en mémoire.

À partir de Pouilly-en-Auxois, l’itinéraire emprunte des routes connues et je sens peu à peu l’ennui m’envahir. Alors pour retrouver le tonus indispensable pour terminer l’étape, je décide de pédaler en essayant d’accorder ma cadence de pédalage au rythme d’une musique endiablée. Celui de « Hihgway to hell [1]» est tout indiqué pour la circonstance. À la nuit tombante, trempé par la pluie qui dure depuis Semur-en-Auxois, j’arrive enfin à Montbard.

[1] « Autoroute pour l’enfer » du groupe AC/DC, hasard de la programmation aléatoire !

 

 

4ème jour     MONTBARD (Côte d’Or) / SANCOURT (Somme)

325 km – Dénivelée 2630 m


Lorsque je quitte l’hôtel vers quatre heures du matin, je suis préparé mentalement à affronter une très longue journée. Heureusement, j’ignore encore qu’il faudra attendre Dunkerque pour la prochaine douche et le retour à la maison pour dormir à nouveau.

Histoire de m’occuper l’esprit, j’essaie de retrouver le déroulement de cette route découverte lors d’un séjour en Bourgogne, six mois plus tôt. Mais la nuit et la progression à contre-courant du premier parcours vers Asnières-en-Montagne puis Ancy-le-Franc, ne restituent qu’un souvenir confus. À part le canal de Bourgogne, que je longe un moment vers Ravières, je ne reconnais rien.

Après Saint-Martin-sur-Armançon, un chemin étroit, en long faux plat, louvoie entre les prés et les bois dans le fond d’un vallon. Il me conduit à Molosmes, bourg perdu au milieu de nulle part. Par un raidillon, je sors du village et débouche bientôt sur un plateau dénudé où le jour se lève enfin. En fouillant un peu la campagne, je devine la route, qui de moutonnement en moutonnement, part se perdre dans l’horizon. Quelques passages en forêt atténuent un peu la monotonie du paysage noyé dans la grisaille.

Un peu avant huit heures, j’atteins Ervy-le-Châtel. Près de la halle circulaire, dans le bistrot de la place, le patron sert un second blanc sec, à moins que ce ne soit le troisième, à l’un de ses plus fidèles clients. Me voyant explorer le sac de guidon, il sort son tampon ; mais je ne cherche qu’un peu de monnaie pour régler mon café : « D’habitude, les cyclistes qui viennent ici me demandent de tamponner, alors je croyais…» [7]

Plus loin dans la campagne de l’Othe, le ciel se dégage un moment. La lumière changeante vient caresser les vallonnements où la craie affleure, faisant naître de subtiles nuances dans le patchwork des cultures.

C’est d’abord Vosnon coquet village blotti dans les rondeurs du paysage, puis Nogent, Aix, St-Mards-et-Villemoron, bourgades dont le nom se termine immanquablement par …en Othe.

Dans ces villages, je remarque quelques belles longères ornées avec des bandeaux en briques appareillées. Fils et petit fils de maçon, je suis sensible à ces petits détails architecturaux, à ce patrimoine rural qui raconte, pour peu qu’on s’y attarde, l’histoire des humbles. Même si l’architecture des monuments plus prestigieux peut me séduire, il m’arrive souvent de penser qu’ils ont d’abord été édifiés aux seules fins d’affirmer la gloire et la puissance des grands. Au-delà des siècles, et par delà la magnificence de certains édifices, transparaît d’abord la capacité d’oppression des commanditaires. Ces « bâtisseurs » n’avaient pas les mains calleuses lorsqu’ils se dégantaient !

Au-delà de Palis, je progresse lentement dans une campagne triste sous son habit de grisaille. Dans ce paysage désespérément uniforme, je prends pour amer le panache de vapeur qui s’échappe des tours de réfrigération de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine. Mais plus j’en approche, plus elle semble se dérober.

Dans l’après midi, le vent soufflant de trois-quart avant se renforce. Il m’assèche la bouche ; je réalise que j’ai oublié mes deux bidons au restaurant. Mais, dans un village presque désert, une jeune mère de famille me dépanne d’une bouteille d’eau minérale. La prévenance de cette dame de Beauchery-Saint-Martin m’empêche de cataloguer définitivement la Brie parmi les régions inhospitalières, même si l’envie de la quitter au plus vite, me tiraille. Je n’aime pas cette campagne sans vie où je dois cheminer longtemps entre cultures de betteraves et de céréales.

L’ennui au milieu des chaumes ventés dure une heure encore. Puis à partir de La Ferté-Gaucher, le relief un peu plus marqué, les villages plus rapprochés et l’alternance de bois et de prés viennent atténuer la sensation de lutter en vain contre le vent. J’ai enfin l’impression d’avancer.

En passant la Marne, à Nogent-l’Arthaud, le retard par rapport à la feuille de route dépasse déjà une heure. À la sortie de Charly-sur-Marne, dans une sorte de baroud d’honneur, je m’échine pour essayer de suivre à distance un cycliste, et pourquoi pas, le rattraper (il est permis de rêver). Mais le fringuant coursier disparaît bien vite, m’abandonnant à ma condition d’avaleur de bitume besogneux.

Je dois pointer à Villiers-Saint-Denis. Pour marquer mon passage dans ce vignoble réputé, je ne peux me satisfaire d’un tampon au café de la place ou à la boulangerie locale. Un « sceau » de champagne s’impose.

Le Maître des lieux, amusé par ma requête de tampon pétillant tamponne mon carnet. Estimant sans doute que j’ai suffisamment dégusté aujourd’hui il me laisse repartir sans autre souvenir que le nom de sa prestigieuse maison. Aux confins de la Champagne et peut-être même au début de la Picardie, il me prend soudain des envies de « buller ».

Prenant prétexte d’admirer l’église et la fontaine de Chezy-en-Orxois, je m’arrête un long moment sur la place. Ma feuille de route indique 970 km depuis le départ et un horaire dépassé de plus d’une heure et demie.

­­À la tombée du jour, j’arrive péniblement à Villers-Cotterets. Je décide pour un temps de ne plus me soucier de l’horaire et de relâcher un peu la pression en en savourant une. Dans un de ces restaurants chinois qui fleurissent dans les zones commerciales, je lambine pendant plus d’une heure en essayant de retrouver un peu d’énergie.

Lorsque je repars, la nuit est tombée. Dès les premiers kilomètres, je constate que la coupure a été bénéfique, j’avance enfin normalement. L’énergie soudain retrouvée me laisse supposer que le « wok chinois » surpasse le « pot belge »  sans en avoir la nocivité.

Vers minuit et demie, j’arrive enfin à Sancourt, où je dois d’abord pointer. Cette formalité donne lieu à une scène saugrenue, dont je suis à la fois l’acteur unique et le seul témoin. Diagonaliste consciencieux, j’installe mon vélo devant le panneau du village et tente une première photo, mais si le vélo est net, le panneau blanchi par l’éclair du flash est illisible. Nouveau réglage, avec appareil en pause : cette fois, tout est noir. Une nouvelle tentative, combinant lampe frontale en lumière d’appoint et programme « ambiance nocturne », se solde par un nouvel échec. Décidément je suis un piètre photographe. J’ai beau multiplier les essais, je n’arrive pas à trouver le réglage adéquat.

L’idée me vient alors de pointer devant le monument aux morts, mais mes recherches dans les rues du village endormi restent vaines. Sur la place de l’église, je ne trouve ni coq gaulois, ni statue de poilu partant vaillamment à l’assaut, ni ces obus enchaînés qui pointent parfois vers le ciel. Alors que je désespère de pouvoir prouver mon passage dans cette bourgade, je finis par trouver sur une placette une stèle, marquée de la précieuse indication « SANCOURT ». Elle honore un sergent-chef du 140° RIA, seul survivant à l’attaque du village en 1940. À ce héros, j’adresse la reconnaissance d’un diagonaliste noctambule.

Sancourt : l’hôtel des courants d’air

Si j’avais eu la sagesse de réserver, j’aurais pu dormir dans le gîte d’étape du village. Mais, c’est bien ma chance, tous les quatre ans, dans ces parages se tient le « Salon international de la pomme de terre » réunissant tous les professionnels intéressés de près ou de loin par cette tubercule, et à des lieues à la ronde, toutes les chambres sont réquisitionnées.

Averti depuis une semaine de ces « Olympiades de la patate » et de l’impossibilité de me loger, j’ai fureté sur « Google map » à la recherche d’un abri de fortune. Sur la toile, j’ai découvert un porche contigu à la mairie dont je devrais pouvoir m’accommoder. Sur site, je constate sans surprise que le confort spartiate du couchage est garanti par un matelas en pur béton. La couverture survie, couleur or, apporte une note de luxe et le sac à viande en soie, offert par mon épouse, la touche de raffinement. Ainsi loti, la pause devrait être réparatrice. Mais dans cette chambre ouverte à tous les vents, la musique de la couverture en aluminium agitée par le moindre souffle d’air m’empêche de dormir. Durant ces deux courtes heures, j’écoute tomber la pluie.

 

5ème jour     SANCOURT (Somme) / DUNKERQUE (Nord)

167 km – Dénivelée 780 m


J’ignore pour quelle raison, cet accessoire s’appelle « réveil-matin ». Depuis quelques jours déjà, « réveil-nuit » me semble le terme idoine pour désigner cet ustensile polyvalent servant parfois à téléphoner.

Pour entretenir l’illusion de la propreté, je me brosse rapidement des dents … Et de nouveau, me voilà à en selle, chevauchant la machine infernale.

Après tout, tu l’as voulu ! Alors, ne te plains pas… Personne ne t’oblige à « diagonaler »

Fort heureusement, à peine ai-je quitté mon antre, la pluie cesse.

Tel un zombie condamné à mouliner jusqu’à la fin des temps, je repars. Dès les premiers coups de pédale, je pressens la difficulté de cette dernière journée . La kyrielle de côtes de la veille et les faux-plats ventés, avalés avec de trop grands braquets ont mis à mal les rotules.

Pendant une quarantaine de kilomètres, j’avance avec peine sur cette route ondulante qui file toute droite dans la nuit déchirée par les phares et le vrombissement des camions.

C’est presque dans un état second que je pénètre dans la seule boulangerie ouverte à Bapaume. En avalant les viennoiseries tout juste sorties du four, je réalise que j’ai traversé des bourgades presque sans les voir. La feuille de route raconte : Athies, Peronnes, Bouchavesnes-Bergen ou le Transloy, mais seuls les cimetières militaires en bordure de la route ont laissé quelques traces dans mon esprit embrumé.

La boulangère interrogée sur l’éventuelle proximité d’un bar m’indique que je ne trouverai rien d’ouvert à cette heure. Me voyant harassé, le visage marqué, elle est prise de compassion. Presque en s’excusant de n’avoir que du café soluble à m’offrir, elle me tend bientôt une tasse et m’encourage pour la fin du périple. Sa conversation, la chaleur du fournil tout proche et le café sont réconfortants.

Avec le jour qui pointe, je retrouve un peu de vigueur. En arrivant à Arras, j’ai même un peu d’avance.

Je dois traverser la ville natale de l’ami Bidasse. Malgré la feuille de route détaillée et la faculté d’un recours au « réveil-nuit » pour m’indiquer la route, je choisis de me renseigner auprès d’un autochtone.

Sans hésiter, il me met sur la voie et comme il est généreux, il m’envoie sur une deux fois deux voies ! Lorsque je réalise l’erreur, je dois rebrousser chemin à pieds, à contresens de la circulation. La malédiction des panneaux bleus et de la petite voiture blanche a encore frappé.

Jérôme BACLET : guide au pays des terrils blancs

À la sortie de Sainte-Catherine, le sariste Jérome Baclet me prend sous son aile. Avec lui, disparaît l’angoisse de m’égarer à nouveau dans les dédales urbains de la région. Volubile, il me guide en me montrant les curiosités locales. Les nécropoles allemande, française, britannique se succèdent à peu de distance les unes des autres. Les stèles et les croix alignées montrent à quel point on s’est consciencieusement entretué ici pour défendre la « civilisation ».

À Noeux-les-Mines, si le chevalement a disparu du carreau de la mine, l’impressionnant terril reconverti en piste de ski a survécu au charbon. Plus loin, sur le giratoire à Sains-en-Gohelle, toute aussi inattendue, une réplique de la Tour Eiffel pointe sa flèche au milieu de modestes maisons en briques.

Ces curiosités à répétition me font oublier les kilomètres.

Au pied du beffroi de Béthune, je goûte à une dernière spécialité locale, les pavés, avant les retrouvailles avec Philippe Jonas [8] prévues à Robecq.

Après le départ de Jérôme, estimant qu’un seul compagnon ne saurait suffire, le vent prend la relève du partant. Bien mauvais partenaire, il s’évertue en bourrasques violentes à contrer notre progression. Philippe me précède en essayant de me protéger des assauts du vent. Il pédale, attentif à ne pas me distancer, malgré les inévitables ruptures de rythme que je lui impose, lorsque par moments la fatigue m’assaille.

Malgré le vent qui ne faiblit pas, les pancartes, aux noms imprononçables par un tourangeau au bout du rouleau se succèdent : Harverskerque, Hazebrook ou Hondeghem, preuve que nous sommes maintenant dans les Flandres.

Mentalement, j’enclenche le compte à rebours des kilomètres restant à couvrir pour atteindre Dunkerque. Philippe, soucieux du délai qui court, me rassure : « Çà devrait aller, il ne reste plus que la petite bosse de Cassel, après tu tiendras le bon bout ».

BERGUES : Philippe JONAS et un “bitumophage” complètement rassasié

Bergues, l’avance est maintenant suffisante pour parer à un incident de dernière heure qui pourrait compromettre la réussite de la randonnée. Nous nous accordons une brève pause touristique dans la ville fortifiée. En marchant un peu au pied du beffroi, j’éprouve la sensation d’un marin posant pied à terre après une longue traversée. Bien vite, la musique du carillon nous rappelle à l’ordre, il faut repartir.

  

Enfin, c’est Dunkerque. Comme d’habitude, l’histoire se finit par un banal coup de tampon apposé sur un carnet qui rejoindra les autres souvenirs dans la boite à chaussures.

Pour conclure…

 Menton-Dunkerque boucle le cycle des diagonales entrepris en 2007.

Au terme de cette neuvième randonnée, ma première pensée est pour Christian Raineau, qui m’a initié à ces voyages aux long cours.

Si j’excepte la première Diagonale, où le plaisir était à l’arrivée – j’avais été capable d’aller au bout -, les derniers kilomètres d’une Diagonale ont eu le plus souvent un arrière-goût de mélancolie ; à peine arrivé, je savais que je devrais endosser à nouveau le carcan du quotidien…

Pour qui ne pratique pas ce genre de randonnée, l’exercice peut sembler vain.

Je comprends qu’on puisse s’interroger sur les raisons incitant un cycliste à se tanner le cuir quinze heures d’affilée, plusieurs jours durant, par tous les temps, sur des routes parfois douteuses, traversant des contrées pas toujours pittoresques.

Je conçois également, que le néophyte puisse trouver à la fois ridicule la visite nocturne des commissariats et puérile la quête au tampon tout au long de la route.

Enfin, j’admets que l’intérêt sportif et touristique de ces périples puisse paraître limité ; une préparation sérieuse de l’itinéraire et une bonne gestion d’un capital physique ordinaire suffisent pour relever le défi sportif. La diagonale, même difficile, est rarement inaccessible et ne relève pas de l’exploit.

Quant au plaisir de la découverte, s’il existe bien, je ne suis pas certain que la Diagonale soit toujours le terrain le plus propice pour connaître toute la diversité du patrimoine français. Je peux en témoigner : traverser à vélo en un même jour la Beauce, puis la Brie et enfin le sud de la Champagne vous persuade que la France n’est peut-être pas le pays idyllique qu’on croit.

Pour moi, ce pédalage obsessionnel trouve sa justification ailleurs.

Interrogé un jour par un ami cyclo sur les motivations qui me conduisaient à entreprendre une nouvelle traversée de la France,  j’ai répondu sans forfanterie aucune :

        – « Si je diagonalise, c’est pour me reposer ! ».

Et croyez-le si vous voulez, j’étais sincère.

Notre vie trépidante nous laisse rarement le temps nécessaire à la réflexion et à l’introspection. Des objectifs immédiats de toutes natures, nous gangrènent l’esprit.

À contrario, l’effort physique modéré mais continu du pédalage ininterrompu, les longues heures de selle, le rythme lent du défilement du paysage, la perception différente de l’écoulement du temps contribuent à nous plonger dans un état de décontraction mentale qui va croissant au fil des jours. Au plan physique, j’ai même constaté que le cœur battait plus lentement aux derniers jours d’une Diagonale.

Paradoxalement, cet engourdissement physique permet de libérer l’esprit, d’éliminer les scories qui l’encombrent. Durant ces longues heures en selle, surtout lors de périples en solitaire, j’ai eu parfois l’impression d’avoir voyagé très loin, à des années lumière du parcours surligné sur la carte.

Dans ce voyage, le plus beau parcours n’est pas écrit sur la feuille de route…

J’en conclus qu’il me faut continuer !

À suivre…


[1] 4 heures du matin : à l’hôtel des Lavandes, à Chateauredon, le client est roi !

[2] « Gauthier » est mon nom de famille – « Gégé » est mon surnom

[3] Robert ISOARD, au nom prédestiné pour un chasseur de col, est un sariste rencontré quelques semaines plus tôt à la concentration d’Avoine (37) – à ne pas confondre avec l’IZOARD, col alpin mythique culminant à 2361m !

[4] L’hôtel Santiago est un point de ralliement pour beaucoup de randonneurs qui partent ou arrivent à Hendaye. Diagonalistes, eurodiagonalistes ou cyclos traversant les Pyrénées par tous les grands cols du massif.

[5] Henri, s’il joue volontiers les locomotives n’aime pas prendre le train. Pour se rendre et revenir de chaque diagonale, il n’envisage qu’un véhicule : sa randonneuse Berthoud. Chapeau bas !

[6] « Autoroute pour l’enfer » du groupe AC/DC, hasard de la programmation aléatoire !

[7] Ervy-le-Châtel est un lieu des lieux de pointage pour les cyclotouristes qui participent au brevet des provinces de France. Pour ma part, je considère qu’étant simplement de passage et ne prenant pas le temps de visiter les sites, la participation à ce brevet, dont le but est de faire découvrir le patrimoine de toutes les régions, serait dénuée de tout sens.

[8] Philippe, rencontré également à la concentration d’Avoine s’est proposé pour m’accompagner sur les derniers kilomètres de la Diagonale Sa compagnie discrète et efficace m’a sans doute permis de mener à son terme cette diagonale éprouvante sur laquelle j’ai dû parcourir 492 km sans sommeil.

  Album photo de cette excursion



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